Citations

Les Oies Sauvages

Les Oies Sauvages vers le Nord,
Leurs cris dans la nuit montent,
Gare au voyage car la mort,
Nous guette par le monde.

Au bout de la nuit qui descend,
Voyage grise escadre,
L’orage gronde et l’on entend,
La rumeur des batailles.

En avant vole grise armée,
Et cingle aux mers lointaines,
Tu reviendras, mais nous qui sait,
Ou le destin nous mène.

Comme toi toujours nous allons,
Grise armée dans la guerre,
Murmure-nous si nous tombons,
La dernière prière,
Murmure-nous si nous tombons,
La dernière prière.

Walter Flex

Les Oies Sauvages

Les sentinelles du soir

– La justification et la grandeur du soldat sont d’accepter de payer le prix de la guerre et une éventuelle victoire du prix fort , celui de la peur et de la mort.

– Les chants de la Légion évoquent toujours ces femmes qu’il faut quitter pour aller au combat. La voix lente et profonde, à pleins poumons , dit la déchirure et l’oubli. Elle vient du coeur.

– Compétence, exemplarité, respect, courage.

– Commander c’est être seul. La plupart des décisions qui remonteront à vous seront délicates, sinon elles auraient déjà été réglées par un autre.

– Le monde des armes est fait d’obligations gratuites : responsabilité courage , dévouement , générosité , autant de conduites qui n’ont pas de sanctions ni de reconnaissances dans la vie courante où sont prisées d’abord la réussite , l’invention , l’habileté et la richesse…

Hélie Denoix De Saint-Marc

Les sentinelles du soir

On nous avait dit…

On nous avait dit, lorsque nous avons quitté le sol natal, que nous allions défendre les droits sacrés que nous confèrent là-bas tant d’années de présence, tant de bienfaits apportés à des populations qui ont besoin de notre civilisation et de notre aide.

Nous avons pu vérifier que tout cela était vrai, et parce que c’était vrai, nous n’avons pas hésité à verser l’impôt du sang, à sacrifier notre jeunesse, nos espoirs. Nous ne regrettons rien.

Mais alors qu’ici cet état d’esprit nous anime, on me dit que dans la ville se succèdent cabales et complots, que fleurit la trahison, et que beaucoup, hésitants, troublés, prêtent des oreilles complaisantes aux pires tentations de l’abandon, et vilipendent notre action.

Je ne puis croire que tout cela soit vrai, et pourtant des guerres récentes ont montré à quel point pouvait être pernicieux un tel état d’âme, et où il pouvait mener.

Je t’en prie, rassure-moi au plus vite, et dis-moi que nos concitoyens nous comprennent, nous soutiennent, nous protègent, comme nous protégeons nous-mêmes la grandeur de l’Empire.

S’il devait en être autrement, si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert… alors que l’on prenne garde à la colère des légions !

Marcus Flavinius Centurion à la 2e Cohorte de la Légion Augusta

On nous avait dit…

A la recherche des Oies Sauvages

Depuis la fin des années 60, les Oies Sauvages ne volent plus en grandes compagnies.

On avait cru l’espèce disparue.
Mais au cours des années 70, on a pu observer que quelques individus s’étaient regroupés.

On les a signalés en différents endroits de la terre d’Afrique, et puis, en 1978, un petit groupe s’est posé aux Comores.
La petite compagnie s’est parfaitement intégrée dans son nouvel environnement, et plus elle prospérait, plus les autres espèces prospéraient avec elle.

Cela ne pouvait qu’attirer la convoitise de braconniers en tous genres, mais notre compagnie d’Oies Sauvages était devenue forte, et telles les oies du capitole, elle veillait, le jour, la nuit, et les autres espèces vivaient en paix.

Mais les braconniers, obstinés, à force d’attaques sournoises, parvinrent à leurs fins, et un matin de décembre 1989, sous une pluie tropicale, la grise escadre s’est envolée.

On croyait cette fois la grise armée des Oies Sauvages définitivement disparue.

Mais de nouveau, voila qu’on signalait un petit groupe d’individus venus se poser quelques temps aux Comores encore, où tous auraient été heureux qu’il s’installe à nouveau, et ailleurs, en terre d’Afrique le plus souvent, là où un des derniers espaces de liberté s’offre encore aux oies sauvages.

Des spécialistes disent que pour survivre, les Oies Sauvages se sont adaptées. Elles ne vivent plus en grandes compagnies mais par petits groupes de quelques individus, se fondant dans des volées d’espèces plus communes, plus domestiques.

Elles vivent là, faisant profil bas, mais quand l’orage gronde, elles tendent le cou vers le ciel, vers le nord, guettant à l’horizon, le vol d’une compagnie reformée, qui les emmènera, au bout du voyage…

Murmure-nous si nous tombons …

jpk©opn

A la recherche des Oies Sauvages

Le guerrier ne fait que porter l’épée pour le compte des autres. Son métier est un métier de seigneur, parce que le guerrier accepte encore de mourir pour des fautes qui ne sont pas les siennes.

Sanguineti

Les Mercenaires

La guerre, sous sa forme classique, est à la porté de n’importe quel individu qu’il soit lâche ou courageux, stupide ou intelligent. Il a suffit qu’on lui donne un uniforme, un casque, un fusil, parfois des gallons, et qu’on lui dise d’aller prendre une ville, une montagne, une vallée, en le mettant dans une situation telle qu’il ne puisse agir autrement. Mais lorsqu’un homme se mêle de confondre la guerre avec l’un de ses rêves, alors il engage plus que sa vie. Le mercenaire, tel qu’il nous intéresse, se bat pour un rêve qu’il a fait enfant et qu’il ne cesse plus de poursuivre.

Larteguy

Les Mercenaires

Il n’y a pas d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé 20 fois la forme de sa pensée et de sa vie.

Lamartine

Savoir ce qui est bien et ne pas le faire c’est manquer de courage.

Rudyard Kipling

Tu seras un Homme, mon fils.

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.

Rudyard Kipling

Tu seras un homme, mon fils

Alors ils errent par le vaste monde devenu trop étroit pour y loger leur surcroît de forces inemployées, se vénérant entre eux, dédaignés à présent par les autres, héros de l’ombre un moment éblouis par les éclats de trop de soleil, la nostalgie en bandoulière, le corps plus souple d’avoir échappé à tant d’embuscades, l’esprit plus raide aussi de s’être figé si longtemps dans tous les garde-à-vous de l’Honneur.

François Chalais

Puisque je suis l’un d’eux, je ne renierai jamais les miens quoi qu’ils fassent. Je ne parlerai jamais contre eux devant autrui. S’il est possible de prendre leur défense, je les défendrai. S’ils sont couverts de honte, j’enfermerai ma honte dans mon cœur et je me tairai. Quoi que je pense alors d’eux, je ne servirai jamais de témoin à charge.

A. de Saint Exupéry

La parole qui , trop souvent , n’est qu’un mot pour l’homme de haute politique , devient un fait terrible pour l’homme d’armes , et ce que l’un dit légèrement , ou avec perfidie , l’autre l’écrit sur la poussière , avec son sang.

Alfred de Vigny

Le soldat n’est pas homme de violence. Il porte les armes et risque sa vie, pour des fautes qui ne sont pas les siennes. Son mérite est d’aller au bout de sa parole, tout en sachant qu’il est voué à l’oubli…

A. de Saint-Exupéry