Plongée sur l’épave de L’Antinéa
Opération Atlantide – Comores 78
Extraits de “Corsaire de la République” par le Colonel R. Denard avec la collaboration de Georges FLEURY.
(…) Puisqu’il ne m’est plus possible de lancer une opération aérotransportée à partir d’une base suffisamment proche de l’objectif, c’est par la mer que j’attaquerai. (…)
Au début des années 80, L’Antinéa, qui servit pour l’opération du débarquement aux Comores le 13 mai 1978, fût sabordée par 30 m de fond, au large de Mitsamiouli, au nord de la Grande Comore, s’inscrivant dans les projets de développement touristique, comme site de plongée,
Un de nos camarades et adhérent , Marc S. a récemment plongé sur l’épave de l’Antinéa et nous a rapporté des photos et vidéos à voir ci dessous.
(…) Puisqu’il ne m’est plus possible de lancer une opération aérotransportée à partir d’une base suffisamment proche de l’objectif, c’est par la mer que j’attaquerai.
Devenir officier de marine marchande par un tour de passe-passe et créer une compagnie de navigation est une chose, armer un bateau en est une autre. Depuis l’affaire biafraise j’ai un faible pour les chalutiers hauturiers. Seul un bateau de ce type, dur à la mer, me permettrait de rallier sans escale les Comores par le cap de Bonne Esperance. J’ai une fois pour toutes renoncé à emprunter le canal de Suez où malgré le trafic intense, une troupe mercenaire ne parviendrait pas à passer inaperçue.
Ayant définitivement arrêté ma route, je m’adresse de nouveau au lieutenant de vaisseau Guillaume pour dénicher un bateau. Dans mes rêves, je l’ai déjà baptisé Antinéa, puisque notre opération a reçu le nom de code d’Atlantide.
Et décembre 1977, Pierre Guillaume m’annonce qu’il a enfin trouvé un bateau qui devrait me convenir. Il s’agit du Cap-Fàgnet, un ancien morutier qui a longtemps labouré les fonds de Terre-Neuve et du Groenland. Il a ensuite été transformé en bâtiment de recherches géophysiques par la Marine nationale. Il est maintenant mouillé à Lorient où il attend un acquéreur depuis que son armateur a été mis en faillite.
Pierre Guillaume et moi auscultons méthodiquement le vieux bateau, Malgré la rouille qui le gangrène et l’état d’abandon dans lequel on l’a laissé, c’est encore un bon bâtiment. Il mesure soixante-quinze mètres de long et jauge mille quatre cent dix tonneaux. Il est capable de transporter une bonne cinquantaine d’hommes, ce qui me suffit dans la mesure où j’ai revu mes effectifs à la baisse. Après quelques discussions avec la dame qui a été désignée comme Syndic de faillite, nous nous mettons d’accord sur un prix d’un million deux cent mille francs. Pierre Guillaume estime qu’il faudra débourser au moins huit cent mille francs supplémentaires pour rendre le rafiot habitable.
Saint-Hubert fait immatriculer le Cap-Fagnet à Panama sous le nom d’Antinéa, puis l’enregistre le 6 mars 1978 au consulat panaméen de Gênes. J’ouvre un bureau de la CNDTM à Lorient, dans l’immeuble même des anciens propriétaires du chalutier, rue du Bout-du-Monde, un nom qui me ravit (…)